Chers amis,
À la suite de la bataille juridique menée contre le collectif des travailleurs de VIOME, le syndic nommé par l’État est en train d’organiser différentes ventes aux enchères dans le but de liquider la parcelle de terrain sur laquelle est située l’usine de VIOME. Une éventuelle vente du terrain fournirait la base juridique pour expulser les travailleurs de l’usine.
Bien que les travailleurs et l’assemblée de soutien soient décidés à rester sur leur position et à défendre l’usine contre toute éventualité, le processus de vente aux enchères représente une menace et exige une mobilisation afin d’être empêché. Une première étape consiste à bloquer, par l’action directe, la première vente aux enchères qui est programmée pour le 26 novembre. Voilà pourquoi nous nous adressons à vous pour vous demander de l’aide et une mobilisation pour faire pression sur le gouvernement afin de satisfaire les revendications de longue date des travailleurs de VIOME pour la légalisation de leur activité, en expropriant l’usine au profit de la coopérative des travailleurs de VIOME, qui fonctionnera d’une manière horizontale et autogérée, comme elle l’a fait depuis trois ans maintenant.
Nous appelons à une semaine internationale de solidarité, du 17 au 24 Novembre.
1- Nous vous invitons à signer la résolution en pièce jointe et à envoyer vos coordonnées àprotbiometal@gmail.com, ou mieux encore, à remettre la résolution signée à l’ambassade ou au consulat grec le plus proche, en exigeant qu’elle soit transférée au ministère grec du Travail.
2- Tous les actes de solidarité internationale, en particulier ceux qui impliquent une action directe non-violente à l’égard des ambassades grecques dans le monde entier, sont les bienvenus.
Vous pouvez télécharger une version de bonne qualité du documentaire ici (407 Mo) :
4- Vous pouvez nous envoyer des annonces de vos événements, et / ou des photos à télécharger sur le site de VIOME, à protbiometal@gmail.com
Résolution que vous pouvez envoyer à l’ambassade de Grèce à Paris, 17 rue Auguste Vacquerie, 75116 PARIS et/ou à protbiometal@gmail.com
Après avoir été abandonnée par les employeurs, l’usine de VIOME a fonctionné depuis quasiment trois ans sous contrôle ouvrier en autogestion par l’assemblée des travailleurs. Elle constitue aujourd’hui une lutte emblématique, qui démontre que la vraie réponse à la crise qui laisse des millions d’individus dans la pauvreté et le chômage est l’émancipation des travailleurs et un redressement productif basé sur l’initiative et la créativité de la société. Les travailleurs de VIOME, à travers la fabrication de produits ménagers dans les locaux de l’usine occupée, ont proposé un nouveau mode de production qui répond aux besoins de la société, contre les relations d’exploitation du travail et le besoin infini d’accumulation du capital.
Malheureusement, en dépit des promesses des gouvernements successifs de régulariser cet exemple intéressant d’autogestion ouvrière, les travailleurs de VIOME font face à des procédures juridiques qui pourraient mener à la liquidation des locaux de l’usine et menacer la poursuite de la production.
Nous, collectifs et individus soussignés, soutenons la lutte des travailleurs de VIOME pour l’emploi, la dignité et la liberté, contre un système judiciaire qui sert aveuglément les intérêts des puissants.
Nous les soutenons dans leur décision de défendre leurs efforts de production par tous les moyens possibles.
Nous prévenons les autorités grecques et les puissants intérêts d’affaires qui s’opposent à la lutte de VIOME qu’une attaque contre VIOME constitue une attaque contre nous tous.
Nous demandons au gouvernement grec d’arrêter la mise aux enchères des locaux de VIOME et de présenter une solution définitive en expropriant les terrains et en les confiant aux travailleurs, à la condition que l’usine continue de fonctionner sous contrôle ouvrier et en horizontalité dans les prises de décisions.
Nous indiquons clairement que nous ne permettrons à personne de reprendre l’usine à ses propriétaires légitimes que sont les travailleurs et la communauté en général. Nous soutiendrons cette lutte dans toutes ses étapes futures.
Les travailleurs de VIOME l’emporteront car ils se battent pour une juste cause de dignité et d’autodétermination !
Récents développements de la lutte des travailleurs de VIOME
Chers amis,
Nous souhaitons vous informer des récents développements de la lutte des travailleurs de VIOME.
Comme vous le savez, cela fait maintenant quatre ans que nous nous battons pour nos vies et notre dignité. Nous, en tant que travailleurs, avons décidé de faire des alliances sociales. Nous avons rejeté les propositions faites par différentes organisations politiques d’avoir une relation exclusive avec notre lutte et de l’orienter sur des critères étroits et partisans. Ceci étant, nous avons toujours accepté toute invitation pour parler et communiquer.
Quand une grande partie de la société a décidé de s’engager à nos côtés et de nous soutenir par différents moyens disponibles, un grand réseau de solidarité s’est créé. Nous avons ainsi construit des relations de confiance, avec des assemblées communes où la communauté large pouvait participer et où nous prenions ensemble des décisions sur la conduite politique de la lutte ou d’autres questions.
De nombreuses organisations politiques ont été d’accord avec le principe politique que nous avons établi d’une alliance avec de large franges de la population. Jusqu’à ce jour, ils ont soutenu nos efforts pour faire fonctionner l’usine sous contrôle ouvrier et en autogestion par l’assemblée des travailleurs.
Syriza était une des forces politiques qui ont soutenu notre combat, par des prises de position et des engagements pour une solution immédiate en faveur du fonctionnement de l’usine, certaines faites par l’actuel premier ministre en personne.
Évidemment, depuis que Syriza est arrivé au gouvernement, ses prises de position et engagements sont devenus de plus en plus vagues. La détermination qu’ils ont montrée lorsqu’ils étaient dans l’opposition a été remplacée par une certaine timidité et des propositions pour que nous fassions des compromis dans un cadre autre que celui sur lequel nous nous étions mis d’accord.
Après huit mois de gouvernement, leur grande “réussite” a été de soumettre la lutte de VIOME aux aléas du système judiciaire. C’est ce même système judiciaire qui après avoir condamné l’ancienne propriétaire de VIOME, Christina Philippou, à des dizaines de mois de prison, lui a permis en échange de réaliser du travail communautaire pour une municipalité avec qui elle avait des relations “privilégiées”. À ce jour, elle ne s’est jamais présentée pour réaliser ces travaux d’intérêt général.
Le premier gouvernement de gauche nous a laissé dans les mains d’un système judiciaire qui permet à ceux qui ont abusé et détruit la société grecque il y a cinq ans d’être libres sans jamais prendre de décision pour les punir.
Le parti pris politique des juges est évident à travers les décisions qu’ils ont prises à ce jour : ils ont été jusqu’à dire que nous n’avions aucun droit légitime de réclamer l’argent que nous devaient nos anciens employeurs ! À toutes nos demandes de restitution d’argent, par le biais de la saisie de la propriété de Philkeram et en nous autorisant à relancer l’usine par nous-mêmes, nous avons toujours reçu la même fin de non-recevoir.
Et bien sûr, ils ne prennent aucune décision pour trouver une solution pour relancer l’usine. C’est ainsi que nous, les travailleurs, avons décidé de rester sur place afin d’éviter le chômage.
D’après une récente décision de la cour, le terrain où se trouvent les locaux de VIOME sera mis aux enchères ce jeudi 26 novembre 2015 et les trois jeudis suivants. En cas d’absence d’acheteur, ils continueront ce processus jusqu’à ce qu’ils trouvent un acheteur, ce qui nous expulsera des lieux.
Ce terrain est constitué de quatorze parcelles, certaines ayant été données directement ou indirectement par le gouvernement grec à l’ancien propriétaire Phillipou en contrepartie de la création d’emplois. Ils sont maintenant aux enchères pour satisfaire les créanciers de Philkeram, la maison-mère de VIOME : le trésor public, la sécurité sociale, les anciens travailleurs de Philkeram, les banques et les fournisseurs.
Les locaux de VIOME représentent un septième de la surface totale du terrain et la zone sur laquelle ils sont situés peut aisément être séparée du reste du foncier de Philkeram. Mais les salariés de VIOME n’ont jamais été mentionnés dans la procédure de faillite alors que VIOME était une filiale de Philkeram, conduite à la perte par la faillite de la maison-mère. VIOME a été complètement négligée, alors que la mauvaise gestion de la famille Phillipou, qui a transféré des fonds appartenant à VIOME et l’a endetté pour ses besoins personnels, était largement responsable de cette faillite. Ceci a été démontré dans une étude réalisée par Deloitte qui concluait à la possibilité de maintenir le fonctionnement normal de ces deux entreprises.
Le système judiciaire s’est montré une fois de plus en accord avec les forces du capital et a rendu des jugements contre les travailleurs qui réclamaient le droit au travail. Et bien sûr, l’État n’a pas bougé face au défi de trouver des solutions.
Pour cette raison, nous, les travailleurs de VIOME, invitons tous ceux qui se sont tenus à nos côtés durant ces années de lutte, à être présents ce mardi 26 novembre à la mise aux enchères des terrains, afin d’empêcher de nous expulser de l’usine VIOME, un lieu que nous avons, depuis deux ans, réussi à transformer en espace de travail et de liberté.
Nous vous invitons à vous tenir à nos côtés, à soutenir tous les efforts des travailleurs pour rendre les forces de production autonomes de la classe capitaliste, une classe qui a délocalisé toute la production à l’étranger.
Nous vous invitons à soutenir le fonctionnement de l’usine, depuis que nous, les travailleurs, avons décidé de ne pas la quitter car nos vies sont désormais liées à cette usine.
Nous vous invitons à être à nos côtés, afin d’affirmer qu’une solution existe au-delà des avis des “experts” : aujourd’hui cette solution se trouve avec ceux qui sont directement impliqués dans la lutte et pas avec les sommités.
En solidarité,
L’assemblée générale des travailleurs de VIOME